samedi 25 octobre 2014

Alfred. Je mourrai pas gibier.

Résumé
« Mortagne, c'est mille deux cent dix-neuf habitants. Mortagne, c'est du bois et de la vigne, les deux seules ressources qui alimentent les deux seules entreprises de la commune : Le Château Clément et la Scierie Listrac. Travailler pour Monsieur Clément revient à haïr ceux qui travaillent pour Monsieur Listrac, et inversement. La haine fouette les murs de Mortagne et c'est comme ça depuis toujours. Martial a préféré fuir ces querelles de clochers » (Delcourt, 2009). Il étudie la mécanique et loge dans un pensionnat. Le jour où le mariage de son frère le force à revenir sur les lieux de son enfance, il ne peut supporter de voir une fois de plus Frédo, le contremaître de la scierie, se servir de Terence, le simple d'esprit du quartier, comme exutoire à sa violence. Dans un accès de folie, il lui fracasse la tête avant de tuer plusieurs membres de sa famille, dont son frère.

Présentation
Lionel Papagalli dit Alfred est un artiste autodidacte. Il commence par publier dans des fanzines avant de créer avec des amis Scalp, le fanzine qui décoiffe. Alfred publie aux Éditions Delcourt dès 1997. En l'an 2000, il rencontre David Chauvel qui lui propose une série jeunesse, Octave. Depuis, ils collaborent régulièrement sur des ouvrages collectifs comme Paroles sans Papiers (2007) ou Premières Fois (2008). En 2004, il réalise son vieux rêve : adapter Café panique, le roman de Roland Topor. En 2005, il débute la série Le Désespoir du singe sur un scénario de Jean-Philippe Peyraud, et réalise Pourquoi j'ai tué Pierre avec Olivier Ka, qui recevra le Prix du Public et un Prix Essentiel à Angoulême en 2007. En janvier 2009, il publie Je mourrai pas gibier, une adaptation du roman de Guillaume Guéraud. Il s'installe ensuite à Venise. Durant cette période, il illustre plusieurs albums jeunesse et commence à travailler à l'écriture de Come Prima. Il reçoit le prestigieux Fauve d'Or pour cette oeuvre au Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême 2014 (Delcourt, 2009).


Appréciation
J'ai apprécié la lecture de Je mourrai pas gibier. L'atmosphère toxique de ces petits villages où les préjugés conduisent à la violence est parfaitement rendue, tant par le récit que par les illustrations. Une grande agressivité, une certaine jalousie et peu de détermination habitent les villageois de Mortagne. L'appartenance à l'industrie du bois ou à celui de la vigne régit l'ensemble des relations sociales de ce petit village où les gens se complaisent dans cet univers rempli de préjugés évoluant en vase clos. Si cet album semble à première vue brusque et dur, j'y ai également retrouvé une certaine sensibilité grâce au personnage de Martial qui s'attache à Terence, le simplet du village. Le personnage de Martial est complexe et difficile à cerner. Ce dernier éprouve tantôt de l'empathie et de l'affection pour Terence, mais n'hésite pas à assassiner plusieurs personnes dont certains membres de sa famille. L'absence de remords est également un élément intéressant du personnage. Bref, je mourrai pas gibier, c'est l'histoire d'un jeune homme qui, bien qu'il ait choisi de s'éloigner du milieu où il a grandi, finit par répondre à la violence par la violence.    

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