dimanche 21 juillet 2013

Stéphane Melchior-Durand et Benjamin Bachelier. Gatsby le magnifique.

Résumé
A Shanghai, Nick Carraway, jeune architecte, fait grâce à sa cousine Daisy Buchanan la connaissance du millionnaire Gatsby, célèbre pour le faste de ses fêtes. En se liant avec lui, Nick découvre le secret de son passé mais aussi son amour pour Daisy. James Gatz, fils de pauvres fermiers, quitte très tôt sa famille pour aller à la rencontre de son destin qu'il veut grandiose. Il rencontre dès lors un milliardaire qui le prend sous son aile et devient Jay Gatbsy. Malheureusement à la mort de son mentor et protecteur, Gatbsy se retrouve sans le sou. Il s'enrôle pour la guerre et rencontre Daisy, l'amour de sa vie mais à son retour elle a épousé Tom Buchanan. Gatbsy fera tout pour reconquérir Daisy et effacé les années de cette dernière avec Tom. Mais le passé ne s'efface pas. Gatsby meurt pour une faute qu'il n'a pas commis et ce, seul et abandonné de tous. 

Présentation  
Melchior-Durand, écrivain et scénariste français, a quelques bandes dessinées et dessins animés à son actif. S'il a travaillé à plusieurs projets en compagnie de Loïc Sécheresse, il a également déjà collaboré avec Benjamin Bachelier dans le cadre de la semaine Walk, don't walk de Les Autres Gens à titre de scénariste. Bachelier quant à lui, a illustré plusieurs bandes dessinées dont Dom Juan de Molière et Dimitri Bogrov. En 2006, il prend la relève à titre d'illustrateur pour la série Le leg de l'alchimiste.

Appréciation
La bande dessinée de Melchior-Durand et Bachelier propose une transposition du roman de F. Scott Fitzgerald dans la Chine du début du XXIe siècle. J'ai bien aimé cette adaptation de Gatsby le magnifique. Les illustrations y sont vraiment intéressantes. Tantôt floues tantôt claires, parfois colorées tantôt sombres, les illustrations de Bachelier réussissent à nous plonger de plein fouet dans cet environnement confus d'attentes, d'amour, de déception et de trahison. Le tout transposé dans un tout autre environnement, le Shanghai des années 2000, que celui du roman initial. Le lien est toutefois palpable entre ces deux environnements de fastes et de luxure. Comme le mentionne l'illustrateur, «Stéphane Melchior-Durand et moi voulions une atmosphère contemporaine. Il nous fallait donc trouver une ville aussi folle que New York dans les années 20, où de grandes fortunes peuvent se bâtir d'un coup. Et Shanghai s'est imposée» (Télérama, 2013).

mardi 9 juillet 2013

Réal Godbout. L'Amérique ou le disparu.

Résumé
Karl Rossmann est un jeune allemand de 16 ans qui doit quitter précipitamment pays, famille et amis pour l'Amérique après avoir déshonoré sa famille. En effet, il a un enfant né d'une aventure avec la cuisinière. Il prend donc un bateau à Hambourg en direction de New York. Dès lors il croise différents personnages, un oncle inconnu jusqu'alors qui le prend sous son aile, de riches millionnaires new-yorkais, des chômeurs à la recherche de travail, des compatriotes en exil, un écrivain, bref autant de personnages qui apporteront joies et misères au jeune Rossmann. À la recherche de travail, Rossmann sillonnera les États-Unis pour enfin se faire engager en tant que machiniste pour le théâtre de la nature d'Oklahoma tout en abandonnant sa véritable identité. Il part en train vers son nouveau destin, rempli d'espérance.

Présentation
Réal Godbout, célèbre bédéiste québécois s'est joint à la revue Croc dès le premier numéro. Il y a publié, en collaboration avec Pierre Fournier, la série Michel Risque d'où est issu le célèbre personnage Red Ketchup qui fera l'objet d'une autre série. Godbout a également créé une série de bandes dessinées pour la revue Les Débrouillards. Le bédéiste a songé à adapter L’Amérique en bande dessinée il y a plus de 35 ans, mais ce n'est que cette année que le projet s'est concrétisé avec la parution de L'Amérique ou le disparu chez La Pastèque.

Appréciation
Étant personnellement une grande admiratrice de l'oeuvre de Franz Kafka, je ne peux que m'émerveiller de l'adaptation de L'Amérique par Godbout. Le bédéiste est resté fidèle au récit de Kafka. Je dirais même plus, Godbout a réussi à recréer la même ambiance à la fois sombre, absurde mais aussi comique et cynique que l'on retrouve dans les romans de Kafka. Si j'ai beaucoup apprécié l'adaptation de La métamorphose de Corbeyran et Horne, dont je vous parlerai éventuellement dans un autre billet, j'ai trouvé l'adaptation de Godbout plus intéressante encore en ce sens qu'elle rend bien l'humour de Kafka que l'on laisse trop souvent de côté.