samedi 27 décembre 2014

Jérémy Le Corvaisier. Fastermarket.


Résumé
Une femme est égorgée près du Fastermarket, le magasin d'alimentation à grande surface d'un petit village sans histoires. Le Chef de la police et son adjoint enquêtent mais sans conviction, ils ont mieux à faire. Quant aux employés du supermarché, ils n'ont ni le temps ni l'envie de s'émouvoir. Le commerce n'attend pas. A chacun sa vie, ses problèmes et ses vices. Mais les meurtres s'enchaînent et tout le monde devient rapidement suspect (BD fugue, 2014).

Présentation
Né à Saint-Brieuc en 1981, Jérémy Le Corvaisier obtient quelques années plus tard un BAC Arts Appliqués, passe par les Beaux Arts de Rennes puis par un BTS stylisme de mode à Nîmes. À la recherche d'un projet professionnel audacieux, Jérémy se lance dans la broderie de coussins, dans la vidéo puis il collabore avec la compagnie de théâtre Le Joli Collectif pour laquelle il réalise des captations de pièces, des bandes annonces et des photos. En dépit de ses efforts, Jérémy a toujours de la difficulté à joindre les deux bouts. Il décide donc de suivre une formation d'hôte de caisse. Le diplôme en poche, il enchaîne les postes dans tous les types de supermarchés (cash and carry, spécialiste du surgelé, cinéma multiplex...). Plein aux as, Jérémy s'enfuit un temps au Canada pour finalement revenir s'échouer dans sa ville natale. Fatigué de tout, il décide de reprendre les fondamentaux et s'attelle au dessin. Il produit de façon frénétique et rapidement coopère avec le magazine Les Inrockuptibles pour qui il illustre plusieurs articles. Désireux d'un retour à la narration, Jérémy s'inspire de ses expériences dans la grande distribution pour réaliser sa première bande dessinée FastermarketAujourd'hui Jérémy vit et travaille à Rennes (Les Enfants rouges, 2014).

Appréciation
J'ai adoré l'univers sordide de Fastermarket. Empreinte de cynisme et de dérision, cette bande dessinée vous plonge dès le début dans une ambiance glauque et absurde. Le Corvaisier jette un regard dur sur la réalité des habitants de ce petit village anonyme qui, plus médiocres les uns que les autres, sont dépeints avec une forte dose de sarcasme. L'enquête policière n'est qu'un prétexte pour nous faire ressentir le désarroi de chaque personnage face à son quotidien et sa réalité méprisable. Proposés dans un format à l'italienne qui donne un rythme intéressant à l'oeuvre, les illustrations colorées et précises ainsi que le trait cerné nous renvoient une image crue de ce milieu. Bref, il s'agit d'un album fort intéressant, original et franc. Il me tarde de lire le dernier opus de l'auteur, Gros bois!

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